Le fer est un nutriment qui intervient dans plusieurs processus physiologiques notamment celui de l’oxygénation du sang. Il joue donc un rôle très important dans l’organisme. Il faut un apport régulier correspondant aux besoins du corps si l’on ne veut pas souffrir d’une carence en fer. Toutefois, si le manque de ce minéral représente un danger pour l’organisme, son excès l’est encore plus. En effet, il est possible d’avoir une quantité excessive de fer dans le corps pour différentes raisons que nous allons évoquer un peu plus loin. Nous allons voir ce que c’est que la surcharge en fer, comment elle se manifeste et aussi les risques de santé qui lui sont liés.

Qu’est-ce que la surcharge en fer ?

On parle de surcharge lorsque les réserves en fer de l’organisme sont augmentées et vont s’accumuler dans certains organes. Est-il possible que le fer s’accumule dans certains organes du corps ? Oui. En effet, ce sont les globules rouges qui utilisent la plus grande partie du fer présent dans l’organisme car ils profitent de l’une de  ses attributions physiologiques qui est de capter et de fixer les atomes d’oxygène sur l’hémoglobine. L’organe principal dans lequel ce minéral est souvent stocké est le foie où il est lié à une protéine appelée ferritine. Raison pour laquelle en cas d’excès le foie présente rapidement des dysfonctionnements (symptômes de cette surcharge qu’on verra un peu plus loin). En attendant essayons de découvrir les causes possibles d’une telle accumulation du fer dans l’organisme.

Quelles sont les causes de la surcharge en fer ?

Le fait d’avoir une quantité anormale de fer dans le corps peut avoir plusieurs explications et plusieurs causes. Parmi elles, nous avons:

  • La consommation excessive de fer : cela peut se faire par les suppléments en fer ou par des aliments très riches en fer. Cela concerne surtout les sportifs et les femmes en âge de procréer. On note donc une forte absorption du fer par l’organisme. 
  • Une anomalie génétique avec pour principale affection l’hémochromatose héréditaire causée par une absorption excessive du fer alimentaire par le duodénum
  • Les maladies héréditaires qui changent la structure et le fonctionnement des globules rouges: Vous avez par exemple la drépanocytose, la thalassémie ou les anémies sidéroblastiques.
  • Les anomalies qui provoquent une dégradation anormale des globules rouges (anémies hémolytiques présentes depuis la naissance, telles que la sphérocytose héréditaire. 
  • Les transfusions sanguines à répétition: chez  les sujets victimes d’anémie sévère ou souffrant d’une maladie dans laquelle la production de globules rouges est insuffisante. 

Il est indispensable de noter que les hommes, les femmes ménopausées  et les personnes âgées sont moins susceptibles de développer ce trouble tandis que les femmes en âge de procréer ayant régulièrement leurs menstruations sont les plus à risques. 

Voilà les différents facteurs qui peuvent entraîner la surcharge du fer dans l’organisme. Véritable problème de santé mais qui est ignoré ou encore banalisé, vous pouvez en prendre en conscience à travers l’apparition de quelques-unes de ses manifestations. Mais avant d’en arriver là, essayons de voir comment on peut médicalement diagnostiqué à l’avance ce mal sans être obligé de composer avec ses symptômes. C’est plutôt un excellent moyen de confirmer ses doutes. 

Diagnostic 

Il est possible d’en savoir exactement si on souffre d’une surcharge en fer ou pas en faisant des analyses de sang.  Ainsi donc les taux sanguins du fer, ferritine (Molécule protéique permettant le stockage du fer dans les tissus biologiques) ou de la transferrine (il s’agit  d’une protéine qui transporte le fer dans le sang lorsqu’il n’est pas contenu dans les globules rouges). Ceci devrait être réalisé en tenant compte des renseignements fournis par le sujet sur l’histoire de sa maladie (l’anamnèse), et de préférence par un hématologue (spécialiste des maladies du sang) 

Quels sont les symptômes  et les dangers d’une surcharge en fer?

Il n’est pas rare de voir que les symptômes de ce trouble nutritionnel ne sont pas pris aux sérieux ceci parce que ce sont des symptômes généraux et communs à d’autres maladies. La surcharge en fer est donc méconnue par beaucoup. Raisons pour lesquelles ses symptômes sont attribués à d’autres maladies plus communes et plus courantes. Conséquence: des mauvaises prescriptions, des traitements inadaptés entraînant par-là d’autres maux. 

La surcharge en fer modérée n’est pas alarmante et est souvent asymptotique même si certains sujets peuvent se sentir faibles et fatigués parfois. Cependant c’est la surcharge en fer avancée qui  présente des symptômes souvent semblables à ceux de l’hémochromatose. Alors si vous voyez un de ces signes suivants, vous ne perdez rien à aller faire analyser votre sang. 

  • Une atteinte hépatique : élévation des transaminases, augmentation de volume du foie (hépatomégalie), cirrhose, carcinome. 
  • Diabète
  • Pigmentation de la peau, de couleur bronze
  • Dysfonction érectile
  • Dysfonctionnement cardiaque (insuffisance ventriculaire gauche, troubles du rythme (parfois)
  • Douleurs articulaires et abdominales
  • Risque accru de cancer du foie
  • Infertilité
  • Glande thyroïde sous-active (hypothyroïdie
  • Fatigue chronique, 
  • Détresse morale et psychologique, ou encore 
  • Perte de la libido. 

Quelles sont les possibilités de traitement d’une surcharge en fer ? 

La surcharge en fer se traite par différentes méthodes. 

Prélèvement de sang ou chélation

Le traitement vise à réduire le taux de fer dans l’organisme. Certaines personnes sont traitées par phlébotomie, procédure qui consiste à retirer du sang.  La chélation du fer peut être « administrée par voie orale, avec du déférasirox ou de la défériprone, ou par une perfusion de déféroxamine, qui peut être administrée sous la peau (voie sous-cutanée) ou dans une veine (voie intraveineuse). Parfois, le déférasirox et la défériprone peuvent être administrés ensemble ».

La phlébotomie ou saignée

Elle consiste à retirer du sang afin de compenser l’absorption excessive de fer par l’intestin. Elle se pratique dans un centre spécialisé et en hôpital de jour. La fréquence des saignées ainsi que la quantité de sang prélevé dépendent de la gravité de la surcharge en fer. Notez quand même que ce procédé concerne les sujets  qui ont un coefficient de saturation de la transferrine supérieur à 45% avec un taux sanguin élevé de ferritine.

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